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ARTICLE PSYCHOLOGUE POUR ENFANTS LA SEYNE SUR MER ENFANTS ET CONFINEMENT
LES ENFANTS ET LE CONFINEMENT
Pendant ces temps complexes subsistent des questionnements
divers et variés. Comment parler aux enfants de ce que l’on a du mal à
s’expliquer soi-même ?
Et doit-on en parler ?
Pendant le confinement, il m’arrive en consultation des tas
de questions concernant les enfants. Des doutes, des peurs, des incompréhensions
pullulent et saturent la vie émotionnelle de chacun.
On écoute les nouvelles aux informations et les analyses
diverses. On entend les spécialistes conseiller tel ou tel comportement à
adopter. Seulement, il persiste une incertitude : fait-on bien les
choses avec nos enfants ?
Eux-mêmes ont des questions, souvent pertinentes d’ailleurs. Ils
renvoient à l’adulte un sentiment d’impuissance qui permet difficilement de se
montrer rassurant. Et pourtant…n’est-ce pas notre mission que de rassurer nos
enfants et de les mettre en sécurité ?
Comprenons que l’impact du confinement et de nos tensions
(même dans nos non-dit) est important et fera trace.
Nous connaissons l’effet dévastateur du secret sur nos
enfants. Impossible de nier cette évidence, il faut leur parler.
Bien sûr que les mots et les tournures de phrases doivent
pouvoir s’adapter. Mais il reste incontestable que la stratégie d’évitement
amènera à terme à des tensions de plus en plus ingérables.
Ce qui peut être vécu comme une punition, c’est ce manque de
liberté et de contact avec les autres. La vie sociale de l’enfant l’aide à
renforcer son autonomie, découvrir son identité, gérer ses frustrations…. Rien
de plus important que de pouvoir appartenir à un groupe rassurant et
enrichissant. Un développement psychique équilibré dépend en partie de cela.
Cette restriction sociale, si elle n’est pas expliquée ne
peut pas être comprise.
En tant qu’adulte nous sommes confrontés à l‘effet secondaire
du confinement : faire face à nos émotions !
Nos enfants également. Restons vigilant aux renforcements
négatifs de certaines fragilités auxquelles font face nos enfants. Ils
apprennent, tout comme nous, à aborder les limites et les impossibles.
Des préoccupations envahissantes et une accumulation de
deuils symboliques apparaissent. Oh bien sûr cela prend une forme différente de
celle de l’adulte mais n’en reste pas moins intense.
« Il n’y aura pas de gala de danse cette année… »
ou encore « je ne peux pas fêter mon anniversaire avec mes
copines !!? » Pour d’autres « je n’ai pas le droit de voir Papy
et Mamie… c’est dangereux pour eux ».
Attention à ne pas faire peser une responsabilité que l’on ne
maitrise pas. Voilà pourquoi il est nécessaire de rendre cela plus global, plus
collectif…
Une action commune !
L’ensemble des frustrations ne doit pas être pris à la légère.
L’enfant n’est que mouvement, suivons son exemple. Aidons-le à ne pas rester
figé sur cette épreuve.
Le quotidien doit prendre sens et rester structurer. Rien de
plus insécure que l’instabilité ! Une
attente anxiogène rend instable le fonctionnement physique et psychique de
chacun et renforce le sentiment s’insécurité. Pour tout le monde !
Faire face à son émotion c’est aussi être capable de la
comprendre. Il ne faut pas que celle-ci ne soit que subie. Il faut renforcer
les possibles en s’accordant le choix de trouver des solutions.
Le quotidien se remanie ensemble et les projets s’envisagent
à plusieurs. Un partage d’envies et de convictions qui permettent d’approcher
une sérénité de l’esprit. Si la projection devient possible il est plus aisé de
patienter.
Surtout si l’attente et le sacrifice sont partagés. Faire
devenir normal ce qui est exceptionnel. Le quotidien doit exister et ne pas
être anarchique.
Expliquer la maladie n’implique pas forcément d’entrer dans
un détail douteux et anxiogène.
L’enfant est capable de comprendre la notion de maladie, de
contagions et de fragilité. Cela dit avec des mots simples et sans trop le
responsabiliser afin qu’il ne se sente pas responsable de tous les maux.
Gardons la bienveillance de leur faire confiance. Cela
implique également de savoir prendre des décisions qui parfois, sonnent comme
une contradiction. Certains parents ne remettront pas leurs enfants à l’école malgré
le manque exprimer par leur enfant. D’autres le feront par défaut sans pouvoir
tenir compte de l’envie de celui-ci. Cependant, chaque choix se fera avec la
conviction de protéger au mieux son petit. Les conditions de vie de chacun
diffèrent et il ne nous appartient pas de juger la pertinence de chaque
décision. Il existe trop de disparités.
Cependant ne négligeons pas le fait que l’enfant est
conscient de ces divergences. Il faut pouvoir rester disponible à toutes
explications afin de le prémunir d’une émotion trop lourde. Qu’elle soit
empreinte de culpabilité ou de frustration (cela vaut autant pour les enfants
qui restent à la maison que pour les enfants qui réintégrerons l’école). Rien
ne sera comme avant, ni la reprise ni le retrait.
Une certitude, bientôt nos enfants auront le droit de courir,
sauter, crier et chanter en dehors des quatre murs de leur maison. Rendons ce
projet solide avec eux pour leur permettre de rester sereins. Toutes
proportions gardées évidement. Redécouvrir les fondamentaux du plaisir d’une
simple promenade en forêt ou en bord de mer nous permettrons de relativiser notre
notion de priorité.
Cette épreuve permettra à nos enfants de pouvoir faire face à
de nouvelles crises en espérant que cela ne reste que possible…. Une telle
transmission donnera aux futurs parents qu’ils sont, des outils pertinents à
utiliser dans un avenir incertain.
DUPEYROUX GWENNAELLE
PSYCHOLOGUE